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3 nov. 2017

Hallucinations

Entendre des voix : quand les attentes prennent le pas sur les sens  Entendre des voix : quand les attentes prennent le pas sur les sens.

Tout le monde peut être atteint d’hallucinations auditives. Croire entendre son portable sonner, quelqu’un appeler votre nom dans la rue... Les hallucinations auditives, classiques ou fréquentes, dues à une psychose ou non, sont basées sur le même mécanisme : on hallucine un son parce qu’on s’attend à l’entendre, d’après une étudeRien! Vous auriez pourtant juré entendre votre téléphone vibrer ou votre enfant pleurer. Vous avez été victime d’une hallucination auditive, pas si rare: Selon l’OMS, environ une personne sur 20 a des hallucinations auditives ou visuelles au moins une fois dans sa vie.«C’est donc quand même assez courant» souligne le Pr Renaud Jardri, psychiatre au CHRU de Lille. «Ce qui montre que ça n’est pas forcément pathologique, c’est que c’est encore plus fréquent chez les enfants. Un sur 10 a des expériences hallucinatoires, sans que cela soit associé à une quelconque maladie.» Entendre des sons ou des voix qui n’existent pas, ça arrive, mais certaines personnes ont davantage d’hallucinations auditives que les autres. Chez certaines personnes, ça sera le signe d’un trouble psychique: 60-70% des personnes avec une schizophrénie ont des hallucinations, ainsi que certaines personnes avec des démences, des dépressions ou une bipolarité.

Résultat d’images pour hallucinations visuelles causesLa perception du monde, un «pari» sur ce qui nous entoure

«Nos aprioris et nos attentes sur le monde peuvent changer ce que l’on perçoit»
Pr Renaud Jardri, psychiatre
Dans une étude publiée dans Science, des chercheurs de l’université de Yale ont voulu étudier ce qui différencie les «entendeurs de voix» des «non-entendeurs de voix», et parmi les entendeurs de voix ce qui différencie les psychotiques des non-psychotiques. Au vu des résultats, ils se sont aperçus que les personnes qui ont des hallucinations auditives ont tendance à se baser davantage sur leurs attentes. Les personnes qui n’hallucinent pas se basent davantage sur leurs sens.
En effet, la perception du monde n’est pas une réception passive des informations directement par nos organes sensoriels. Il s’agit plutôt d’un «pari» sur ce qui se passe à l’extérieur, basé sur un mélange entre nos attentes, et nos perceptions. «Les auteurs se basent sur le théorème de Bayes, soit la théorie probabiliste de la perception» précise Renaud Jardri. «Nos a priori et nos attentes sur le monde peuvent changer ce que l’on perçoit.»

Induire une hallucination avec l’expérience de Pavlov

Les chercheurs ont constitué quatre groupes de participants: des personnes psychotiques dont l’un des symptômes était d’entendre des voix. Des personnes non-psychotiques entendant des voix, dont plusieurs se présentaient par exemple comme «médium». Des personnes psychotiques mais n’entendant pas de voix, et enfin des personnes non-psychotiques, qui n’entendaient pas de voix.
Ces personnes ont participé à une expérience développée à l’université de Yale dans les années 1890, une variante de la réponse de Pavlov. On montre tout d’abord aux participants une image de damier accompagnée d’un son. Par la suite, à chaque présentation du damier, ils devaient appuyer sur un bouton s’ils entendaient le son, qui était parfois ténu. Plus ils avaient confiance en leur réponse, plus ils devaient maintenir le bouton appuyé.

Des attentes qui pèsent plus lourd que les perceptions

Résultat d’images pour hallucinations visuelles causesParfois le damier leur était présenté, sans le son. Pourtant, de nombreux participants de tous les groupes, même les «non-entendeurs de voix», ont signalé entendre le son. Un son qu’ils «entendaient» réellement, comme le montraient les IRM faites durant le test: les mêmes zones s’allumaient, qu’ils entendent le son ou croient entendre le son.
Les «entendeurs de voix» avaient 5 fois plus de chances de croire entendre le son
Ces «hallucinations» induites étaient cependant plus prononcées dans le groupe des «entendeurs de voix»: Ils avaient presque 5 fois plus de chances de «croire entendre» le son inexistant au moment de la présentation de l’image. Ils étaient également plus confiants en leur réponse.
La fréquence de l’hallucination et le degré de confiance en la croyance d’avoir entendu un son corrélaient avec la sévérité des hallucinations qu’ils avaient dans leur vie de tous les jours.
L’étude postule donc que ce qui entre en jeu chez les personnes qui entendent des voix, c’est le même mécanisme que celui qui nous fait entendre un son parce qu’on s’attend à l’entendre. Chez les «entendeurs de voix», les attentes «pèsent plus lourd» dans la perception du monde que les autres. «Pour ces auteurs, ce qui génère la fausse perception, c’est une confiance anormalement élevée dans la survenue d’un événement», commente Renaud Jardri.

Les personnes atteintes de psychose acceptent plus difficilement la réalité

Les personnes psychotiques seraient moins capables de «mettre à jour» leurs attentes
Quant aux personnes psychotiques, elles acceptent plus difficilement la réalité: ce qui les différenciait des autres, c’est qu’elles avaient plus de mal à accepter que ce son n’existe pas. Elles étaient moins capables de «mettre à jour» leurs attentes, un peu comme si leur cerveau était conçu pour considérer en priorité l’hypothèse «le monde ne change pas».
«L’échantillon constitué par cette équipe est l’une des grandes forces de cette étude, conclut Renaud Jardri. Beaucoup de papiers se sont contentés de comparer patients atteints de schizophrénie à des non-malades, ou des hallucinés à des non-hallucinés.»       

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Entendre des voix : quand les attentes prennent le pas sur les sens  Entendre des voix : quand les attentes prennent le pas sur les sens.

Tout le monde peut être atteint d’hallucinations auditives. Croire entendre son portable sonner, quelqu’un appeler votre nom dans la rue... Les hallucinations auditives, classiques ou fréquentes, dues à une psychose ou non, sont basées sur le même mécanisme : on hallucine un son parce qu’on s’attend à l’entendre, d’après une étudeRien! Vous auriez pourtant juré entendre votre téléphone vibrer ou votre enfant pleurer. Vous avez été victime d’une hallucination auditive, pas si rare: Selon l’OMS, environ une personne sur 20 a des hallucinations auditives ou visuelles au moins une fois dans sa vie.«C’est donc quand même assez courant» souligne le Pr Renaud Jardri, psychiatre au CHRU de Lille. «Ce qui montre que ça n’est pas forcément pathologique, c’est que c’est encore plus fréquent chez les enfants. Un sur 10 a des expériences hallucinatoires, sans que cela soit associé à une quelconque maladie.» Entendre des sons ou des voix qui n’existent pas, ça arrive, mais certaines personnes ont davantage d’hallucinations auditives que les autres. Chez certaines personnes, ça sera le signe d’un trouble psychique: 60-70% des personnes avec une schizophrénie ont des hallucinations, ainsi que certaines personnes avec des démences, des dépressions ou une bipolarité.

Résultat d’images pour hallucinations visuelles causesLa perception du monde, un «pari» sur ce qui nous entoure

«Nos aprioris et nos attentes sur le monde peuvent changer ce que l’on perçoit»
Pr Renaud Jardri, psychiatre
Dans une étude publiée dans Science, des chercheurs de l’université de Yale ont voulu étudier ce qui différencie les «entendeurs de voix» des «non-entendeurs de voix», et parmi les entendeurs de voix ce qui différencie les psychotiques des non-psychotiques. Au vu des résultats, ils se sont aperçus que les personnes qui ont des hallucinations auditives ont tendance à se baser davantage sur leurs attentes. Les personnes qui n’hallucinent pas se basent davantage sur leurs sens.
En effet, la perception du monde n’est pas une réception passive des informations directement par nos organes sensoriels. Il s’agit plutôt d’un «pari» sur ce qui se passe à l’extérieur, basé sur un mélange entre nos attentes, et nos perceptions. «Les auteurs se basent sur le théorème de Bayes, soit la théorie probabiliste de la perception» précise Renaud Jardri. «Nos a priori et nos attentes sur le monde peuvent changer ce que l’on perçoit.»

Induire une hallucination avec l’expérience de Pavlov

Les chercheurs ont constitué quatre groupes de participants: des personnes psychotiques dont l’un des symptômes était d’entendre des voix. Des personnes non-psychotiques entendant des voix, dont plusieurs se présentaient par exemple comme «médium». Des personnes psychotiques mais n’entendant pas de voix, et enfin des personnes non-psychotiques, qui n’entendaient pas de voix.
Ces personnes ont participé à une expérience développée à l’université de Yale dans les années 1890, une variante de la réponse de Pavlov. On montre tout d’abord aux participants une image de damier accompagnée d’un son. Par la suite, à chaque présentation du damier, ils devaient appuyer sur un bouton s’ils entendaient le son, qui était parfois ténu. Plus ils avaient confiance en leur réponse, plus ils devaient maintenir le bouton appuyé.

Des attentes qui pèsent plus lourd que les perceptions

Résultat d’images pour hallucinations visuelles causesParfois le damier leur était présenté, sans le son. Pourtant, de nombreux participants de tous les groupes, même les «non-entendeurs de voix», ont signalé entendre le son. Un son qu’ils «entendaient» réellement, comme le montraient les IRM faites durant le test: les mêmes zones s’allumaient, qu’ils entendent le son ou croient entendre le son.
Les «entendeurs de voix» avaient 5 fois plus de chances de croire entendre le son
Ces «hallucinations» induites étaient cependant plus prononcées dans le groupe des «entendeurs de voix»: Ils avaient presque 5 fois plus de chances de «croire entendre» le son inexistant au moment de la présentation de l’image. Ils étaient également plus confiants en leur réponse.
La fréquence de l’hallucination et le degré de confiance en la croyance d’avoir entendu un son corrélaient avec la sévérité des hallucinations qu’ils avaient dans leur vie de tous les jours.
L’étude postule donc que ce qui entre en jeu chez les personnes qui entendent des voix, c’est le même mécanisme que celui qui nous fait entendre un son parce qu’on s’attend à l’entendre. Chez les «entendeurs de voix», les attentes «pèsent plus lourd» dans la perception du monde que les autres. «Pour ces auteurs, ce qui génère la fausse perception, c’est une confiance anormalement élevée dans la survenue d’un événement», commente Renaud Jardri.

Les personnes atteintes de psychose acceptent plus difficilement la réalité

Les personnes psychotiques seraient moins capables de «mettre à jour» leurs attentes
Quant aux personnes psychotiques, elles acceptent plus difficilement la réalité: ce qui les différenciait des autres, c’est qu’elles avaient plus de mal à accepter que ce son n’existe pas. Elles étaient moins capables de «mettre à jour» leurs attentes, un peu comme si leur cerveau était conçu pour considérer en priorité l’hypothèse «le monde ne change pas».
«L’échantillon constitué par cette équipe est l’une des grandes forces de cette étude, conclut Renaud Jardri. Beaucoup de papiers se sont contentés de comparer patients atteints de schizophrénie à des non-malades, ou des hallucinés à des non-hallucinés.»       

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