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3 nov. 2017

Lobotomie

Définition


La lobotomie est une intervention chirurgicale qui consiste en la section des fibres nerveuses d'une partie du lobe frontal du cerveau, plus particulièrement le cortex préfrontal relié au reste du cerveau, notamment le thalamus.

Cortex préfrontal


Le cortex préfrontal du cerveau regroupe une partie des fonctions motrices, mais aussi cognitives et de la personnalité de l'individu.

Thalamus


Le thalamus a entre autres rôles celui des réflexes émotionnels.

Risques


La lobotomie était pratiquée en cas de troubles psychiques, et notamment d'anxiété, pour remédier à certains troubles mentaux profonds. La lobotomie est néanmoins responsable de troubles importants et son efficacité à long terme n'a pas été prouvée.

Interdiction


La lobotomie est désormais interdite dans de nombreux pays.

La lobotomie : erreur ou progrès ?


La lobotomie, opération consistant à retirer une partie des lobes frontaux, a connu un immense succès dans les années 1950, avant d'être bannie des hôpitaux, car elle anéantissait la personnalité des patients. Son héritage subsiste : la neurochirurgie soigne aujourd'hui de graves troubles psychiques par des interventions ciblées sur le cerveau. À quelque chose malheur est bon…
Le Comité qui attribue le prix Nobel peut-il faire des erreurs ? On a beaucoup critiqué sa décision de consacrer Egas Moniz, l'inventeur de la lobotomie, en 1949. Cette technique chirurgicale consistait à déconnecter certaines parties du cerveau de patients atteints de troubles psychiques graves. Les séquelles étaient parfois irréversibles, et altéraient en profondeur la personnalité du patient…
Le Comité Nobel peut faire des erreurs, ne serait-ce que parce qu'il s'agit d'une organisation humaine. Toutefois, à propos de la lobotomie, et après des décennies de rejet complet de cette pratique, il est bon de revenir sur son legs véritable : la psychochirurgie. La psychochirurgie est l'ensemble des actes chirurgicaux pratiqués sur le cerveau, qui corrigent au scalpel des défauts de comportements et améliorent actuellement la vie de nombreux patients ; elle n'aurait peut-être pas vu le jour sans la lobotomie. En outre, la lobotomie pouvait apparaître comme une solution miracle à l'époque où schizophrénie, troubles obsessionnels compulsifs et syndrome maniaco-dépressif ne pouvaient être soulagés par des médicaments. Avec plus d'un demi-siècle de recul, il est temps de s'interroger : la lobotomie était-elle seulement un scandale, ou a-t-elle également participé, malgré ses imperfections, aux progrès de la psychiatrie ?
En 1935, Moniz, professeur de neurologie à l'Université de Lisbonne, suit avec intérêt les travaux de deux neurologues américains, John Fulton et Carlyle Jacobsen, qui ont pratiqué l'ablation chirurgicale des lobes frontaux de chimpanzés et observé que ces derniers deviennent moins agressifs. Dans un test consistant à découvrir de la nourriture dissimulée sous des boîtes, un des chimpanzés supportait mal ses échecs répétés et manifestait violemment sa déception en se roulant par terre, en urinant et en déféquant. Il finit par refuser de sortir de sa cage pour passer le test, en proie à une sorte de « névrose expérimentale » (voir l'encadré page 50). Après l'ablation bilatérale des lobes frontaux, un profond changement survint chez cet animal. Non seulement il acceptait sans difficulté de se soumettre au test, mais encore, bien qu'il échouât tout autant qu'avant l'opération à retrouver le morceau de nourriture, ses échecs le laissaient complètement indifférent.
Au cours d'une discussion avec Fulton à l'issue de la conférence, Moniz, soulignant l'effet « bénéfique » de la lésion frontale sur la névrose du singe Beckie, avait suggéré la possibilité d'utiliser la même intervention chez des patients présentant une agressivité excessive, des obsessions et divers types de troubles mentaux. De retour à Lisbonne, il mit au point en quelques mois, avec l'aide du neurochirurgien Almeida Lima, une opération visant à interrompre les fibres de la substance blanche (d'où le nom de leucotomie) unissant le cortex des deux lobes frontaux au reste du cerveau. Cette opération, pratiquée dès le mois de novembre 1935, consistait à introduire l'instrument devant sectionner les fibres nerveuses, le leucotome, dans le lobe frontal de chaque hémisphère à travers des trous de trépan (petits trous de un demi-centimètre de diamètre), puis à lui faire subir un mouvement de rotation qui sectionnait les connexions incriminées.
Moniz et Lima ont opéré 20 cas entre 1935 et 1936, en puisant parmi les aliénés chroniques de l'Hôpital Bombarda, à Lisbonne. Les malades, parfois opérés à plusieurs reprises si la première intervention ne donnait pas de résultats, présentaient avant l'opération aussi bien un syndrome mélancolique ou maniaque (syndrome maniaco-dépressif, comportant une alternance d'états euphoriques et profondément déprimés) qu'une névrose d'angoisse ou une schizophrénie – troubles pour lesquels on avait formulé l'hypothèse d'une altération du fonctionnement frontal. Avec un recul de quatre mois, Moniz avait observé chez ses 20 premiers patients, selon les termes de son rapport de 1936, une guérison clinique dans sept cas, une amélioration dans sept autres,...

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Lobotomie

Définition


La lobotomie est une intervention chirurgicale qui consiste en la section des fibres nerveuses d'une partie du lobe frontal du cerveau, plus particulièrement le cortex préfrontal relié au reste du cerveau, notamment le thalamus.

Cortex préfrontal


Le cortex préfrontal du cerveau regroupe une partie des fonctions motrices, mais aussi cognitives et de la personnalité de l'individu.

Thalamus


Le thalamus a entre autres rôles celui des réflexes émotionnels.

Risques


La lobotomie était pratiquée en cas de troubles psychiques, et notamment d'anxiété, pour remédier à certains troubles mentaux profonds. La lobotomie est néanmoins responsable de troubles importants et son efficacité à long terme n'a pas été prouvée.

Interdiction


La lobotomie est désormais interdite dans de nombreux pays.

La lobotomie : erreur ou progrès ?


La lobotomie, opération consistant à retirer une partie des lobes frontaux, a connu un immense succès dans les années 1950, avant d'être bannie des hôpitaux, car elle anéantissait la personnalité des patients. Son héritage subsiste : la neurochirurgie soigne aujourd'hui de graves troubles psychiques par des interventions ciblées sur le cerveau. À quelque chose malheur est bon…
Le Comité qui attribue le prix Nobel peut-il faire des erreurs ? On a beaucoup critiqué sa décision de consacrer Egas Moniz, l'inventeur de la lobotomie, en 1949. Cette technique chirurgicale consistait à déconnecter certaines parties du cerveau de patients atteints de troubles psychiques graves. Les séquelles étaient parfois irréversibles, et altéraient en profondeur la personnalité du patient…
Le Comité Nobel peut faire des erreurs, ne serait-ce que parce qu'il s'agit d'une organisation humaine. Toutefois, à propos de la lobotomie, et après des décennies de rejet complet de cette pratique, il est bon de revenir sur son legs véritable : la psychochirurgie. La psychochirurgie est l'ensemble des actes chirurgicaux pratiqués sur le cerveau, qui corrigent au scalpel des défauts de comportements et améliorent actuellement la vie de nombreux patients ; elle n'aurait peut-être pas vu le jour sans la lobotomie. En outre, la lobotomie pouvait apparaître comme une solution miracle à l'époque où schizophrénie, troubles obsessionnels compulsifs et syndrome maniaco-dépressif ne pouvaient être soulagés par des médicaments. Avec plus d'un demi-siècle de recul, il est temps de s'interroger : la lobotomie était-elle seulement un scandale, ou a-t-elle également participé, malgré ses imperfections, aux progrès de la psychiatrie ?
En 1935, Moniz, professeur de neurologie à l'Université de Lisbonne, suit avec intérêt les travaux de deux neurologues américains, John Fulton et Carlyle Jacobsen, qui ont pratiqué l'ablation chirurgicale des lobes frontaux de chimpanzés et observé que ces derniers deviennent moins agressifs. Dans un test consistant à découvrir de la nourriture dissimulée sous des boîtes, un des chimpanzés supportait mal ses échecs répétés et manifestait violemment sa déception en se roulant par terre, en urinant et en déféquant. Il finit par refuser de sortir de sa cage pour passer le test, en proie à une sorte de « névrose expérimentale » (voir l'encadré page 50). Après l'ablation bilatérale des lobes frontaux, un profond changement survint chez cet animal. Non seulement il acceptait sans difficulté de se soumettre au test, mais encore, bien qu'il échouât tout autant qu'avant l'opération à retrouver le morceau de nourriture, ses échecs le laissaient complètement indifférent.
Au cours d'une discussion avec Fulton à l'issue de la conférence, Moniz, soulignant l'effet « bénéfique » de la lésion frontale sur la névrose du singe Beckie, avait suggéré la possibilité d'utiliser la même intervention chez des patients présentant une agressivité excessive, des obsessions et divers types de troubles mentaux. De retour à Lisbonne, il mit au point en quelques mois, avec l'aide du neurochirurgien Almeida Lima, une opération visant à interrompre les fibres de la substance blanche (d'où le nom de leucotomie) unissant le cortex des deux lobes frontaux au reste du cerveau. Cette opération, pratiquée dès le mois de novembre 1935, consistait à introduire l'instrument devant sectionner les fibres nerveuses, le leucotome, dans le lobe frontal de chaque hémisphère à travers des trous de trépan (petits trous de un demi-centimètre de diamètre), puis à lui faire subir un mouvement de rotation qui sectionnait les connexions incriminées.
Moniz et Lima ont opéré 20 cas entre 1935 et 1936, en puisant parmi les aliénés chroniques de l'Hôpital Bombarda, à Lisbonne. Les malades, parfois opérés à plusieurs reprises si la première intervention ne donnait pas de résultats, présentaient avant l'opération aussi bien un syndrome mélancolique ou maniaque (syndrome maniaco-dépressif, comportant une alternance d'états euphoriques et profondément déprimés) qu'une névrose d'angoisse ou une schizophrénie – troubles pour lesquels on avait formulé l'hypothèse d'une altération du fonctionnement frontal. Avec un recul de quatre mois, Moniz avait observé chez ses 20 premiers patients, selon les termes de son rapport de 1936, une guérison clinique dans sept cas, une amélioration dans sept autres,...

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