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29 déc. 2011

La chéilite

La chéilite est une réaction inflammatoire des lèvres, associée ou non à une atteinte de la peau bordant les lèvres, du coin des lèvres (perlèche) et rarement de la bouche (stomatite).
La cause des chéilites peut être de nature allergique, mais le plus souvent elle est due à des causes irritatives.
Les produits les plus souvent en cause dans les allergies de contact sont, les cosmétiques (rouges à lèvres, sticks labiaux hydratants ou antisolaires, gloss), les dentifrices, les topiques médicamenteux et les aliments. Plus rarement, il s'agit d'objets portés à la bouche tels, les matériaux contenant du nickel (stylos) ou du caoutchouc (tubas).
(tubas).

Les signes cliniques

Il s'agit le plus souvent d'un eczéma ancien, qui dure depuis plusieurs semaines ou plusieurs mois, avec une lèvre épaissie, fissurée, plus ou moins recouverte de « petites peaux » et de croûtelles, avec en général, une rougeur sur la peau qui borde les lèvres.
Plus rarement, les chéilites peuvent être de survenue violente avec un gonflement des lèvres qui sont rouges recouvertes de petites vésicules. Il existe de fortes démangeaisons. Plus tard elles sont recouvertes de croûtes jaunâtres et sont parcourues de fissures très douloureuses.
Parfois, l'eczéma de contact des lèvres ne peut se manifester que par un simple dessèchement accompagné ou non de démangeaisons.

Les causes

Les cosmétiques des lèvres.Les cosmétiques appliqués directement sur les lèvres comportent,
  • les sticks : c'est le baton de rouge à lèvres classique (ou raisin). C'est la forme la plus facile à appliquer et qui apporte en général un bon confort et une bonne tenue. Ils peuvent s'appliquer au pinceau.
  • les stylos sont des bâtons plus fins que les sticks classiques. Leur boîtier est hermétique et permet de mieux conserver les produits à base de substances volatiles.
  • les pots s'appliquent avec un pinceau et permettent de faire des mélanges pour obtenir la couleur désirée. Ils tiennent moins bien que les sticks et nécessitent une réapplication. Ils donnent souvent une sensation de « collant »
  • les « gloss » ou tubes : ils sont souvent peu maquillant et contiennent des nacres ou des paillettes. Souvent ces produits ont une mauvaise tenue et le contour obtenu est peu net.
  • les flaconnettes : ce sont des « gloss » avec un applicateur mousse. Leur application est peu pratique.
  • les crayons : moins gras et donc moins agréables que les sticks, ils sont soit fins et servent à souligner le contour des lèvres, soit sont larges et peuvent être utilisés pour le maquillage entier des lèvres. Ils ont une bonne tenue.
Lorsque l'allergène est déposé directement sur les lèvres, l'eczéma siège essentiellement sur le vermillon avec un débordement possible sur la zone cutanée le jouxtant.
Principaux allergènes :
  • les antioxydants qui évitent le rancissement des sticks : octyl gallate, propyl gallate, BHA, BHT,
  • les conservateurs : imidazolidinyl urea, diazolidinyl urea,
  • les corps gras, comme le lanolin alcohol, certaines cires,
  • les colorants sont rarement allergisants,
  • les filtres solaires : benzophenone-3, benzophenone-4, butyl-methoxy-dibenzoylmethane. Ils peuvent être responsables de réactions de photoallergie.
Les tatouages labiaux : les réactions allergiques sont exceptionnelles.
Il a été décrit un cas de réaction allergique chez une femme de 42 ans qui présentait une inflammation survenue 6 mois après un tatouage rouge permanent du contour des lèvres. Le bord des lèvres était le siège de petites élevures rouges et tendues donnant un aspect en petites perles sur tout le contour de la bouche. Les patch tests avec le pigment déclenchait une lésion identique. Malgré de multiples traitements par injections de corticoïdes, il ne fut pas obtenu de guérison ;il apparut une aggravation transitoire avec sensations de brûlures et élargissement des lésions.
Les auteurs de cette observation rappellent que les pigments rouges utilisés dans les tatouages peuvent être de deux types : dérivés du mercure (sulfite de mercure ou cinnabar, vermillon ou rouge de Chine) et dérivés sans mercure (sélénide de cadmium, oxydes de fer hydratés, bois de santal, bois du Brésil, rouge carmin). Le sélénide de cadmium et le cinnabar peuvent être sensibilisants.
Les dentifrices et produits de rinçage de la bouche.Les lésions touchent les lèvres et débordent sur la zone cutanée les bordant.
Les patch tests doivent être faits avec précaution, car les dentifrices sont irritants pour la peau. S'ils ne sont pas assez dilués et sont posés sur la peau puis recouverts par une pastille en aluminium, ils provoquent une fausse réaction positive (appelée « effet savon »).
Principaux allergènes :
  • antiseptiques : chlorhexidine, triclosan, hexylresorcinol
  • arômes : spearmint oil (menthe verte), peppermint oil (menthe poivrée), anethole, carvone, isoeugénol, propolis, etc.
  • antiinflammatoires : azulène
Les vernis à ongles.
L'allergie aux vernis à ongles se manifeste le plus souvent sur les zones du visage et du cou qui sont effleurées par les doigts, comme les paupières, les joues, les lèvres et le cou.
L'allergène le plus fréquent est la toluenesulfonamide formaldehyde resin qui est une résine permettant l'adhésion et le maintien du vernis. D'autres allergènes peuvent être en cause comme le nickel contenu dans certains vernis contenant des billes en métal, ou la colophane.
Les résines acryliques
utilisés pour les faux-ongles peuvent aussi être source d'allergie.
Les médicaments topiques.Les substances le plus allergisantes sont,
  • les conservateurs,
  • les excipients : lanolin alcohol, propylène glycol
  • les substances actives : antibiotiques (néomycine), antiseptiques (hexamidine, chlorhexidine), antiherpétiques (acyclovir), anesthésiques locaux (benzocaïne, procaïne), huiles essentielles (eucalyptus, menthol, etc.), etc.
Le matériel dentaire.Les manifestations allergiques buccales sont très rares, à type de picotements et de brûlures, et c'est plus souvent sur les lèvres et la région péribuccale que se manifesteront les réactions d'eczéma.
Les différents allergènes rencontrés sont,
  • Les métaux. Le nickel, le chrome, le cobalt et le palladium peuvent déclencher une chéilite allergique, voire un eczéma à distance (voir le chapitre éviction des allergènes). Le mercure des amalgames dentaires déclenche parfois des réactions allergiques dans les 48 heures qui suivent la pose de l'amalgame.
  • Les ciments dentaires peuvent contenir de l'eugénol, du menthol, du baume du Pérou et d'autres essences mélangées à l'oxyde de zinc (girofle, cannelle, eucalyptus, menthol).
  • Les pâtes d'empreintes peuvent contenir de la colophane (colophany).
  • Les prothèses dentaires en résine ne sont pas sensibilisantes.
Les aliments.L'interrogatoire est difficile. Bien souvent, la réalisation d'un journal alimentaire est nécessaire pour évaluer les habitudes alimentaires et orienter le diagnostic.
  • les fruits : agrumes (peaux d'orange, de citron), mangues (chez des sujets sensibilisés au Rhus radicans ou poison d'Ivy)
  • les légumes : tomates, artichauts.
  • les épices : cannelle, clou de girofle, vanille, etc.
  • Dans  les cas des chéilites d'origine alimentaire, l'existence de tests positifs pour le fragrance-mix, le baume du Pérou, la colophane et le lactone sesquiterpenique-mix, peut orienter vers ce diagnostic.
  • Exceptionnellement, des eczémas de contact des lèvres peuvent être dus à une allergie au café, aux carottes crues et cuites, aux feuilles de laurier, etc.
Les objets portés à la bouche.
  • objets en nickel (stylo sucé, trombones, etc.),
  • nickel contenu dans les tubes usés de rouges à lèvres
  • gomme des crayons de bois (mercaptobenzothiazole),
  • caoutchouc des ballons de baudruche, des masques de protection, des tubas,
  • instruments de musique : métaux, bois précieux.

Les causes les plus fréquentes de chéilites en 1999 en Australie :

Etude sur 75 cas testés à la « Skin and Cancer Foundation », Darlinghurst, Australie (1999).
Sur les 75 cas testés, il y avait une majorité de femmes et seules 25% des causes étaient de nature allergique. Les autres causes étaient dues à une irritation (36%), un eczéma atopique (19%) et de cause inconnue (9%).
Les principaux produits responsables d'une chéilite allergique sont dans cette étude, les médicaments, les sticks labiaux avec ou sans filtres solaires et les dentifrices.
Tableau I. Causes d'allergie de contact des lèvres.

Catégorie
Nombre
de cas
Allergène
Produit
médicaments
5
idoxuridine
inconnu
Clioquinol
néomycine
lanolin alcohol

sticks labiaux
4
isoeugénol
fragrance-mix
lanolin alcohol
fragrance- mix, lanolin alcohol
Gloss
Stick
Stick
Stick cicatrisant
filtres solaires
3
benzophenone-3
benzophenone-3
benzophenone-3, methyldibenzoylmethane
Stick cicatrisant
écran solaire
Stick cicatrisant
dentifrices
3
triclosan
triclosan
peppermint
dentifrice
dentifrice
dentifrice
colophane
2
colophane
colophane
fil dentaire
piques interdentaires
vernis à ongle
2
toluenesulfonamide formaldehyde resin
vernis à ongles
vernis à ongle
autres cosmétiques
1
Quaternium-15
inconnu
instruments de musique
1
nickel
flûte

Ne pas confondre avec (diagnostic différentiel) :

Chéilite et dermatite atopique.C'est la cause la plus fréquente d'un eczéma des lèvres. Le plus souvent, les lèvres sont rouges, sèches, fissurées ; il existe souvent des démangeaisons.
Le diagnostic est suspecté devant d'autres signes d'eczéma atopique localisé aux plis des genoux et des coudes, et aux paupières. L'existence d'asthme, de rhinite ou de conjonctivite allergique (personnels ou familiaux), est aussi en faveur d'une chéilite atopique.
Cependant, une allergie de contact peut coexister, notamment aux composés des sticks labiaux, à certains aliments, etc. Un bilan dermato-allergologique doit être envisagé, si les poussées d'eczéma, malgré un traitement adapté, récidivent trop souvent.
Chéilites et médicaments.Les lèvres sont sèches, rouges douloureuses et fissurées, et recouvertes de petites peaux dont l'arrachage conduit à un saignement
Ces lèvres sèches sont souvent accompagnées par une bouche sèche et des petits saignements de nez dus à une muqueuse nasale desséchée.
Médicaments en causes :
            - isotrétinoïne (Roaccutane®, Procuta® Gé, Curacné® Gé)             - acitrétine (Soriatane®),             - béta-bloquants (rarement),             - certains antidépresseurs responsables d'une bouche sèche, etc.,             - certains anticancéreux, provoquant des chéilites ulcérées et hémorragiques.
Chéilites et soleil.On les rencontre souvent chez les travailleurs en plein air.
Elle débute progressivement par une sécheresse et une petite desquamation, presque exclusivement de la lèvre inférieure, survenant après un temps d'exposition variable. Petit à petit elle s'épaissie donnant l'aspect de petites plaques grisâtres et il apparaît alors des fissures verticales et des croûtes.
Un autre aspect est celui que l'on peut rencontrer chez les sujets qui ont eu une exposition solaire violente, notamment en faisant du ski sans protection solaire : les lèvres ont un aspect gonflé, rouge et douloureux. Plus tard, apparaîtront des vésicules, des érosions et des croûtes. Il faut éliminer une poussée aiguë d'herpès labial.
Chéilites infectieuses.Elles atteignent le plus souvent le coin des lèvres (perlèche), qui est enflammée et fissurée.
Les différentes causes :
            
- Candida albicans (champignons). Cette infection peut être favorisée par une hypersalivation, irritante pour le coin des lèvres, une bouche sèche ou certaines pathologies (diabète, corticothérapie, traitements immunosuppresseurs).             
- Virus de l'Herpès. Le plus souvent, il s'agit d'un herpès labial récidivant constitué d'une érosion de la lèvre recouverte d'une croûte et de fissures douloureuses. Parfois, les lèvres sont gonflées, recouvertes de nombreuses vésicules qui débordent sur la peau. Cet aspect peut être vu lors de la première infection (primo-infection) par le virus Herpès et chez les patients immunodéprimés ; il existe souvent une atteinte de la bouche.  
- surinfection d'une chéilite préexistante, ou impétigo, à staphylocoque et streptocoque.
Chéilite et tic de léchage.
 Il s'agit d'un tic de léchage labial plus ou moins associé à un tic d'arrachement. Les lèvres sont sèches, épaissies, recouvertes de petites squames et fissurées. Ces lésions débordent souvent chez l'enfant sur la peau bordant les lèvres.
Les autres causes, rares seront diagnostiquées par votre dermatologue.


maladies générales
lupus érythémateux,
érythème polymorphe péri-orificiel,
carences en vitamines A, B, C, PP,
carence en zinc ou en fer
maladies cutanées
lichen plan,
psoriasis,
dermite séborrhéique,
chéilite plasmocytaire
chéilite granulomateuse
causes physiques
instruments à vent,
chéilite factice,
mécaniques (sujet âgé




N°1 : enfant de 10 ans, sans antécédent.
Evolution chronique depuis 5 mois.
R : cheilite par tic de léchage.
Une impétiginisation peut survenir.
Chez le grand enfant, la prise de conscience du facteur d'entretien de la cheilite (salive) est plus facile à obtenir.
Traitement : les émollients appliqués plusieurs fois par jour permettent de couper l'inconfort qui pérénnise le cercle vicieux "sensation de sécheresse labiale - léchage - dermite d'irritation salivaire".

N° 2: enfant de 2 ans, sans antécedent. Evolution depuis près de 6 mois. Echec d'un traitement par cold cream, crème à l'acide fusidique DCI à 2%. Cavité buccale normale.
R : cheilite irritative à la salive liée à la tétine, la succion permanente dans la journée est source d'humidité indésirable sur la lèvre blanche. Une surinfection candidosique et/ou bactérienne peut survenir. La possibilité d'un eczéma de contact aux topiques utilisés doit aussi être envisagée. Traitement : un seul, suppression de la tétine. Il faut bannir les émollients gras ou les pommades.

N° 3 : femme de 19 ans. Antécédent de rhinite allergique, évolution chronique depuis plus de 3 ans. Prurit faible à nul. Cavité buccale normale.
R : chéilite atopique. Eliminer les facteurs irritatifs locaux et les allergènes identifiés par les épidermotests (alimentaires, cosmétiques...). La base du traitement est l'application pluri-quotidienne d'émollients; au stade aigu, utiliser en priorité des dermocorticoïdes de puissance moyenne (classe III).
 
N° 4 : femme de 45 ans, sans antécédent atopique. Se plaint de "lèvres sèches" toute l'année, a cherché à se soigner mais brutalement, apparition d'un prurit important, d'un oedème des lévres avec vésicules. Cavité buccale normale.
R : cheilite aigue par eczéma de contact, suspecté par le début brutal, le prurit majeur et les vésicules (pas toujours faciles à voir). L'enquète et les épidermotests prouvent la responsabilité d'une crème cicatrisante contenant des huiles essentielles de géranium et de lavande. Guérison avec l'éviction et un dermocorticoïde de classe III.





N° 5 : enfant de 9 ans. Apparition 3 mois auparavant, asymptomatique. Fixité des lésions. Cavité buccale normale. Vous notez des plaques érythémato-squameuses bien limitées aux membres inférieurs et en région lombaire .
R : cheilite psoriasique.
Le diagnostic est facilité par la présence associée de plaques typiques sur le reste de la peau, il est plus difficile en cas de cheilite isolée. En faveur de ce diagnostic : lésions bien limitées, absence de prurit, ni de vésicules, ni de tic de léchage (qui peut aggraver le psoriasis par effet Koebner). Les émollients ont une place primordiale dans cette localisation.

N° 6: femme de 30 ans, bon état général, aucun antécédent médico-chirurgical. Apparition de cette plaque asymptomatique il y a quelques mois, durant le mois de septembre. Trois lésions comparables sont retrouvées à l'arête nasale et au front. Erosion gingivale chronique supérieure et inférieure, en regard des collets dentaires. Le reste du tégument est normal, absence d'autre signe fonctionnel.
R : lupus érythémateux chronique (discoïde).
Le diagnostic différentiel avec le lichen plan peut être difficile.


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La chéilite

La chéilite est une réaction inflammatoire des lèvres, associée ou non à une atteinte de la peau bordant les lèvres, du coin des lèvres (perlèche) et rarement de la bouche (stomatite).
La cause des chéilites peut être de nature allergique, mais le plus souvent elle est due à des causes irritatives.
Les produits les plus souvent en cause dans les allergies de contact sont, les cosmétiques (rouges à lèvres, sticks labiaux hydratants ou antisolaires, gloss), les dentifrices, les topiques médicamenteux et les aliments. Plus rarement, il s'agit d'objets portés à la bouche tels, les matériaux contenant du nickel (stylos) ou du caoutchouc (tubas).
(tubas).

Les signes cliniques

Il s'agit le plus souvent d'un eczéma ancien, qui dure depuis plusieurs semaines ou plusieurs mois, avec une lèvre épaissie, fissurée, plus ou moins recouverte de « petites peaux » et de croûtelles, avec en général, une rougeur sur la peau qui borde les lèvres.
Plus rarement, les chéilites peuvent être de survenue violente avec un gonflement des lèvres qui sont rouges recouvertes de petites vésicules. Il existe de fortes démangeaisons. Plus tard elles sont recouvertes de croûtes jaunâtres et sont parcourues de fissures très douloureuses.
Parfois, l'eczéma de contact des lèvres ne peut se manifester que par un simple dessèchement accompagné ou non de démangeaisons.

Les causes

Les cosmétiques des lèvres.Les cosmétiques appliqués directement sur les lèvres comportent,
  • les sticks : c'est le baton de rouge à lèvres classique (ou raisin). C'est la forme la plus facile à appliquer et qui apporte en général un bon confort et une bonne tenue. Ils peuvent s'appliquer au pinceau.
  • les stylos sont des bâtons plus fins que les sticks classiques. Leur boîtier est hermétique et permet de mieux conserver les produits à base de substances volatiles.
  • les pots s'appliquent avec un pinceau et permettent de faire des mélanges pour obtenir la couleur désirée. Ils tiennent moins bien que les sticks et nécessitent une réapplication. Ils donnent souvent une sensation de « collant »
  • les « gloss » ou tubes : ils sont souvent peu maquillant et contiennent des nacres ou des paillettes. Souvent ces produits ont une mauvaise tenue et le contour obtenu est peu net.
  • les flaconnettes : ce sont des « gloss » avec un applicateur mousse. Leur application est peu pratique.
  • les crayons : moins gras et donc moins agréables que les sticks, ils sont soit fins et servent à souligner le contour des lèvres, soit sont larges et peuvent être utilisés pour le maquillage entier des lèvres. Ils ont une bonne tenue.
Lorsque l'allergène est déposé directement sur les lèvres, l'eczéma siège essentiellement sur le vermillon avec un débordement possible sur la zone cutanée le jouxtant.
Principaux allergènes :
  • les antioxydants qui évitent le rancissement des sticks : octyl gallate, propyl gallate, BHA, BHT,
  • les conservateurs : imidazolidinyl urea, diazolidinyl urea,
  • les corps gras, comme le lanolin alcohol, certaines cires,
  • les colorants sont rarement allergisants,
  • les filtres solaires : benzophenone-3, benzophenone-4, butyl-methoxy-dibenzoylmethane. Ils peuvent être responsables de réactions de photoallergie.
Les tatouages labiaux : les réactions allergiques sont exceptionnelles.
Il a été décrit un cas de réaction allergique chez une femme de 42 ans qui présentait une inflammation survenue 6 mois après un tatouage rouge permanent du contour des lèvres. Le bord des lèvres était le siège de petites élevures rouges et tendues donnant un aspect en petites perles sur tout le contour de la bouche. Les patch tests avec le pigment déclenchait une lésion identique. Malgré de multiples traitements par injections de corticoïdes, il ne fut pas obtenu de guérison ;il apparut une aggravation transitoire avec sensations de brûlures et élargissement des lésions.
Les auteurs de cette observation rappellent que les pigments rouges utilisés dans les tatouages peuvent être de deux types : dérivés du mercure (sulfite de mercure ou cinnabar, vermillon ou rouge de Chine) et dérivés sans mercure (sélénide de cadmium, oxydes de fer hydratés, bois de santal, bois du Brésil, rouge carmin). Le sélénide de cadmium et le cinnabar peuvent être sensibilisants.
Les dentifrices et produits de rinçage de la bouche.Les lésions touchent les lèvres et débordent sur la zone cutanée les bordant.
Les patch tests doivent être faits avec précaution, car les dentifrices sont irritants pour la peau. S'ils ne sont pas assez dilués et sont posés sur la peau puis recouverts par une pastille en aluminium, ils provoquent une fausse réaction positive (appelée « effet savon »).
Principaux allergènes :
  • antiseptiques : chlorhexidine, triclosan, hexylresorcinol
  • arômes : spearmint oil (menthe verte), peppermint oil (menthe poivrée), anethole, carvone, isoeugénol, propolis, etc.
  • antiinflammatoires : azulène
Les vernis à ongles.
L'allergie aux vernis à ongles se manifeste le plus souvent sur les zones du visage et du cou qui sont effleurées par les doigts, comme les paupières, les joues, les lèvres et le cou.
L'allergène le plus fréquent est la toluenesulfonamide formaldehyde resin qui est une résine permettant l'adhésion et le maintien du vernis. D'autres allergènes peuvent être en cause comme le nickel contenu dans certains vernis contenant des billes en métal, ou la colophane.
Les résines acryliques
utilisés pour les faux-ongles peuvent aussi être source d'allergie.
Les médicaments topiques.Les substances le plus allergisantes sont,
  • les conservateurs,
  • les excipients : lanolin alcohol, propylène glycol
  • les substances actives : antibiotiques (néomycine), antiseptiques (hexamidine, chlorhexidine), antiherpétiques (acyclovir), anesthésiques locaux (benzocaïne, procaïne), huiles essentielles (eucalyptus, menthol, etc.), etc.
Le matériel dentaire.Les manifestations allergiques buccales sont très rares, à type de picotements et de brûlures, et c'est plus souvent sur les lèvres et la région péribuccale que se manifesteront les réactions d'eczéma.
Les différents allergènes rencontrés sont,
  • Les métaux. Le nickel, le chrome, le cobalt et le palladium peuvent déclencher une chéilite allergique, voire un eczéma à distance (voir le chapitre éviction des allergènes). Le mercure des amalgames dentaires déclenche parfois des réactions allergiques dans les 48 heures qui suivent la pose de l'amalgame.
  • Les ciments dentaires peuvent contenir de l'eugénol, du menthol, du baume du Pérou et d'autres essences mélangées à l'oxyde de zinc (girofle, cannelle, eucalyptus, menthol).
  • Les pâtes d'empreintes peuvent contenir de la colophane (colophany).
  • Les prothèses dentaires en résine ne sont pas sensibilisantes.
Les aliments.L'interrogatoire est difficile. Bien souvent, la réalisation d'un journal alimentaire est nécessaire pour évaluer les habitudes alimentaires et orienter le diagnostic.
  • les fruits : agrumes (peaux d'orange, de citron), mangues (chez des sujets sensibilisés au Rhus radicans ou poison d'Ivy)
  • les légumes : tomates, artichauts.
  • les épices : cannelle, clou de girofle, vanille, etc.
  • Dans  les cas des chéilites d'origine alimentaire, l'existence de tests positifs pour le fragrance-mix, le baume du Pérou, la colophane et le lactone sesquiterpenique-mix, peut orienter vers ce diagnostic.
  • Exceptionnellement, des eczémas de contact des lèvres peuvent être dus à une allergie au café, aux carottes crues et cuites, aux feuilles de laurier, etc.
Les objets portés à la bouche.
  • objets en nickel (stylo sucé, trombones, etc.),
  • nickel contenu dans les tubes usés de rouges à lèvres
  • gomme des crayons de bois (mercaptobenzothiazole),
  • caoutchouc des ballons de baudruche, des masques de protection, des tubas,
  • instruments de musique : métaux, bois précieux.

Les causes les plus fréquentes de chéilites en 1999 en Australie :

Etude sur 75 cas testés à la « Skin and Cancer Foundation », Darlinghurst, Australie (1999).
Sur les 75 cas testés, il y avait une majorité de femmes et seules 25% des causes étaient de nature allergique. Les autres causes étaient dues à une irritation (36%), un eczéma atopique (19%) et de cause inconnue (9%).
Les principaux produits responsables d'une chéilite allergique sont dans cette étude, les médicaments, les sticks labiaux avec ou sans filtres solaires et les dentifrices.
Tableau I. Causes d'allergie de contact des lèvres.

Catégorie
Nombre
de cas
Allergène
Produit
médicaments
5
idoxuridine
inconnu
Clioquinol
néomycine
lanolin alcohol

sticks labiaux
4
isoeugénol
fragrance-mix
lanolin alcohol
fragrance- mix, lanolin alcohol
Gloss
Stick
Stick
Stick cicatrisant
filtres solaires
3
benzophenone-3
benzophenone-3
benzophenone-3, methyldibenzoylmethane
Stick cicatrisant
écran solaire
Stick cicatrisant
dentifrices
3
triclosan
triclosan
peppermint
dentifrice
dentifrice
dentifrice
colophane
2
colophane
colophane
fil dentaire
piques interdentaires
vernis à ongle
2
toluenesulfonamide formaldehyde resin
vernis à ongles
vernis à ongle
autres cosmétiques
1
Quaternium-15
inconnu
instruments de musique
1
nickel
flûte

Ne pas confondre avec (diagnostic différentiel) :

Chéilite et dermatite atopique.C'est la cause la plus fréquente d'un eczéma des lèvres. Le plus souvent, les lèvres sont rouges, sèches, fissurées ; il existe souvent des démangeaisons.
Le diagnostic est suspecté devant d'autres signes d'eczéma atopique localisé aux plis des genoux et des coudes, et aux paupières. L'existence d'asthme, de rhinite ou de conjonctivite allergique (personnels ou familiaux), est aussi en faveur d'une chéilite atopique.
Cependant, une allergie de contact peut coexister, notamment aux composés des sticks labiaux, à certains aliments, etc. Un bilan dermato-allergologique doit être envisagé, si les poussées d'eczéma, malgré un traitement adapté, récidivent trop souvent.
Chéilites et médicaments.Les lèvres sont sèches, rouges douloureuses et fissurées, et recouvertes de petites peaux dont l'arrachage conduit à un saignement
Ces lèvres sèches sont souvent accompagnées par une bouche sèche et des petits saignements de nez dus à une muqueuse nasale desséchée.
Médicaments en causes :
            - isotrétinoïne (Roaccutane®, Procuta® Gé, Curacné® Gé)             - acitrétine (Soriatane®),             - béta-bloquants (rarement),             - certains antidépresseurs responsables d'une bouche sèche, etc.,             - certains anticancéreux, provoquant des chéilites ulcérées et hémorragiques.
Chéilites et soleil.On les rencontre souvent chez les travailleurs en plein air.
Elle débute progressivement par une sécheresse et une petite desquamation, presque exclusivement de la lèvre inférieure, survenant après un temps d'exposition variable. Petit à petit elle s'épaissie donnant l'aspect de petites plaques grisâtres et il apparaît alors des fissures verticales et des croûtes.
Un autre aspect est celui que l'on peut rencontrer chez les sujets qui ont eu une exposition solaire violente, notamment en faisant du ski sans protection solaire : les lèvres ont un aspect gonflé, rouge et douloureux. Plus tard, apparaîtront des vésicules, des érosions et des croûtes. Il faut éliminer une poussée aiguë d'herpès labial.
Chéilites infectieuses.Elles atteignent le plus souvent le coin des lèvres (perlèche), qui est enflammée et fissurée.
Les différentes causes :
            
- Candida albicans (champignons). Cette infection peut être favorisée par une hypersalivation, irritante pour le coin des lèvres, une bouche sèche ou certaines pathologies (diabète, corticothérapie, traitements immunosuppresseurs).             
- Virus de l'Herpès. Le plus souvent, il s'agit d'un herpès labial récidivant constitué d'une érosion de la lèvre recouverte d'une croûte et de fissures douloureuses. Parfois, les lèvres sont gonflées, recouvertes de nombreuses vésicules qui débordent sur la peau. Cet aspect peut être vu lors de la première infection (primo-infection) par le virus Herpès et chez les patients immunodéprimés ; il existe souvent une atteinte de la bouche.  
- surinfection d'une chéilite préexistante, ou impétigo, à staphylocoque et streptocoque.
Chéilite et tic de léchage.
 Il s'agit d'un tic de léchage labial plus ou moins associé à un tic d'arrachement. Les lèvres sont sèches, épaissies, recouvertes de petites squames et fissurées. Ces lésions débordent souvent chez l'enfant sur la peau bordant les lèvres.
Les autres causes, rares seront diagnostiquées par votre dermatologue.


maladies générales
lupus érythémateux,
érythème polymorphe péri-orificiel,
carences en vitamines A, B, C, PP,
carence en zinc ou en fer
maladies cutanées
lichen plan,
psoriasis,
dermite séborrhéique,
chéilite plasmocytaire
chéilite granulomateuse
causes physiques
instruments à vent,
chéilite factice,
mécaniques (sujet âgé




N°1 : enfant de 10 ans, sans antécédent.
Evolution chronique depuis 5 mois.
R : cheilite par tic de léchage.
Une impétiginisation peut survenir.
Chez le grand enfant, la prise de conscience du facteur d'entretien de la cheilite (salive) est plus facile à obtenir.
Traitement : les émollients appliqués plusieurs fois par jour permettent de couper l'inconfort qui pérénnise le cercle vicieux "sensation de sécheresse labiale - léchage - dermite d'irritation salivaire".

N° 2: enfant de 2 ans, sans antécedent. Evolution depuis près de 6 mois. Echec d'un traitement par cold cream, crème à l'acide fusidique DCI à 2%. Cavité buccale normale.
R : cheilite irritative à la salive liée à la tétine, la succion permanente dans la journée est source d'humidité indésirable sur la lèvre blanche. Une surinfection candidosique et/ou bactérienne peut survenir. La possibilité d'un eczéma de contact aux topiques utilisés doit aussi être envisagée. Traitement : un seul, suppression de la tétine. Il faut bannir les émollients gras ou les pommades.

N° 3 : femme de 19 ans. Antécédent de rhinite allergique, évolution chronique depuis plus de 3 ans. Prurit faible à nul. Cavité buccale normale.
R : chéilite atopique. Eliminer les facteurs irritatifs locaux et les allergènes identifiés par les épidermotests (alimentaires, cosmétiques...). La base du traitement est l'application pluri-quotidienne d'émollients; au stade aigu, utiliser en priorité des dermocorticoïdes de puissance moyenne (classe III).
 
N° 4 : femme de 45 ans, sans antécédent atopique. Se plaint de "lèvres sèches" toute l'année, a cherché à se soigner mais brutalement, apparition d'un prurit important, d'un oedème des lévres avec vésicules. Cavité buccale normale.
R : cheilite aigue par eczéma de contact, suspecté par le début brutal, le prurit majeur et les vésicules (pas toujours faciles à voir). L'enquète et les épidermotests prouvent la responsabilité d'une crème cicatrisante contenant des huiles essentielles de géranium et de lavande. Guérison avec l'éviction et un dermocorticoïde de classe III.





N° 5 : enfant de 9 ans. Apparition 3 mois auparavant, asymptomatique. Fixité des lésions. Cavité buccale normale. Vous notez des plaques érythémato-squameuses bien limitées aux membres inférieurs et en région lombaire .
R : cheilite psoriasique.
Le diagnostic est facilité par la présence associée de plaques typiques sur le reste de la peau, il est plus difficile en cas de cheilite isolée. En faveur de ce diagnostic : lésions bien limitées, absence de prurit, ni de vésicules, ni de tic de léchage (qui peut aggraver le psoriasis par effet Koebner). Les émollients ont une place primordiale dans cette localisation.

N° 6: femme de 30 ans, bon état général, aucun antécédent médico-chirurgical. Apparition de cette plaque asymptomatique il y a quelques mois, durant le mois de septembre. Trois lésions comparables sont retrouvées à l'arête nasale et au front. Erosion gingivale chronique supérieure et inférieure, en regard des collets dentaires. Le reste du tégument est normal, absence d'autre signe fonctionnel.
R : lupus érythémateux chronique (discoïde).
Le diagnostic différentiel avec le lichen plan peut être difficile.


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